Gestion des eaux dans le marais Poitevin

Gestion des eaux dans le marais Poitevin

Gestion des eaux dans le marais Poitevin

En période hivernale, l’évacuation des eaux douces est facilitée par l’ouverture des portes amont, le but est l’évacuation de toutes les eaux provenant d’un bassin versant total de 2 190 km2 : la vallée du Lay constitue en ce sens une base de transit de ces eaux. Le caractère d’inondabilité du marais mouillé est réel. Les marais desséchés sont, quant à eux, isolés et protégés des crues des cours d’eau.

A partir de la mi-octobre, les associations syndicales de marais autorisent la levée des batardeaux pour baisser les canaux en prévision des pluies de l’hiver. L’eau est ainsi évacuée directement à la mer pour accroître les capacités de stockage en cas de nouvelles crues. Dans les zones à dominance prairiale, il est recherché un niveau d’eau élevé dans les canaux permettant ainsi l’abreuvage du bétail, la délimitation des parcelles et jouant un rôle de clôture pour le bétail. Ce maintien en eau permet de surcroît d’améliorer la stabilité des berges. Dans les zones cultivées du marais desséché, les exploitants recherchent à maintenir un niveau d’eau le plus bas possible afin d’accéder dès le printemps aux parcelles.

C’est entre le 15 février et le 1er juin que la gestion des niveaux d’eau est la plus complexe. Pour permettre l’entrée du bétail et un herbage suffisant d’une part mais également pour garder un certain volume disponible en cas de crue printanière (avril, mai, juin) d’autre part, les niveaux sont maintenus relativement bas.

L’entretien du réseau maillé, en particulier du réseau secondaire et tertiaire, est un point crucial pour assurer la sécurité des hommes et des biens. Les dégradations du réseau dans le marais se manifestent par :

  • des glissements ou des effondrements de berges qui sont en partie imputables aux galeries creusées par les ragondins, parfois aux piétinements du bétail, aux terres labourées trop près des digues ou à l’assèchement des berges. Les débits de plus en plus élevés et les tempêtes de ces dernières années accentuent cette érosion.
  • L’envasement du réseau lié en partie saumâtre à l’intrusion des eaux marines, en marais doux aux apports du bassin versant et à l’effondrement des berges.

La fréquence de l’entretien nécessaire pour maintenir le réseau en bon état varie entre 5 et 10 ans. Sur le réseau primaire et secondaire, les travaux engagés ces dernières années ont permis de réhabiliter un linéaire important de cette partie du réseau.

C’est le Lay qui présente les berges les plus dégradées : entre Port La Claye et Moricq et entre Moricq et le Braud, des effondrements importants sont recensés, causés essentiellement par les crues et les fortes variations de niveaux.

Fonction biologique de l’eau

Le secteur du marais, comme celui du bocage possèdent des richesses biologiques inventoriées.

Natura 2000 : Natura 2000 est un réseau d’espaces naturels issu des directives Oiseaux (1979) et Habitats (1992) ; le principe de ce réseau est de conserver les habitats qui présentent un intérêt en tant que tels et les habitats d’espèces, c’est à dire nécessaires au cycle de vie des espèces mentionnés dans les directives. La directive oiseaux conduit à désigner des zones de protection spéciales (ZPS) et la directive habitats, des zones spéciales de conservation (ZSC). Ces 2 zones forment le réseau Natura 2000.

Le marais Poitevin, présentant une biodiversité d’un intérêt biologique patrimonial majeur à l’échelon national et international, est concerné par ces deux directives.

Les zones humides : Les zones humides ont un rôle irremplaçable dans le cycle de l’eau d’un point de vue qualitatif (autoépuration), quantitatif (écrêteurs de crues) et écologique.


Caractéristiques biologiques du Marais Poitevin

Trois zones sont distinguées :

  • le marais desséché, cultivé en grande partie, est ceinturé de digues qui le protègent des inondations fluviales issues du bassin versant. Au sein de ce marais desséché, des prairies non cultivées sont le domaine de vastes étendues sub-halophiles. Peu boisées, riches en baisses, ces prairies subissent des inondations irrégulières et sont marquées par une forte sécheresse de juillet à octobre : il s’agit là de marais intermédiaires.
  • En périphérie, le marais mouillé, au contact direct du bassin versant, est une zone tampon, vouée historiquement aux inondations pour la protection du marais desséché.
  • Enfin, les prises, derniers polders créés, bordent la baie de l’Aiguillon et sont le domaine de la céréaliculture. Comme les marais desséchés, ils sont protégés des inondations fluviales.

La diversité de ces paysages et des habitats concourt à la diversification de la faune et de la flore. L’imbrication de baisses et de belles (parties hautes), typiques du marais dans les zones prairiales subhalophiles pâturées, engendre une multitude d’interactions fonctionnelles.

Cette complémentarité est indispensable à l’équilibre écologique de l’ensemble de la zone humide.

 

Envasement et curage des fossés

L’envasement est un phénomène naturel mais qui rend le curage indispensable sous peine de désoxygénation rapide de la lame d’eau voire un comblement total du fossé.

Cependant, si les curages sont favorables à la vie piscicole (migration, libre circulation d’un habitat à un autre), ils ne le sont pas systématiquement à la flore et la microfaune aquatique. Des mesures préalables sont nécessaires.